Marie-Galante

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Samedi 6.30 heures du matin, nous levons l’ancre direction Saint-Louis à Marie-Galante.Nous n’avons pu partir hier après-midi, Patrick et Bertrand étaient pris par le travail et n’ont pu embarquer avant 19H. Dur, dur de venir travailler au pays des vacances !!!! Ce week-end à Marie-Galante sera bien mérité.

Un peu d’histoire pour mieux connaitre Marie-Galante

En 1493, lors de son 2° voyage, Christophe Colomb découvre l’ile, il fait escale près de l’Anse Ballet et lui donne le nom de sa caravelle « Maria Galenta ». Huécoïdes, Arawaks et Caraibes se sont succédés sur l’ile qui s’est appelée Aïchi, puis Turukarea (l’île aux Toulourous, petits crabes rouges) et les Caraïbes y avaient des carbets.

En 1648, les premiers colons français soit une cinquantaine d’hommes  s’implantent à proximité du lieu dit Vieux-Fort à Saint-Louis. à l’initiative du Gouverneur Houel. 1649, Jacques de Boisseret la rachète à la Compagnie des Isles d’Amérique. Les Indiens Caraibes sont relégués au Nord Est avant d’en être totalement chassés à l’issu de sanglants combats. Cette histoire s’est répétée dans la majorité des iles de la Caraïbe.

En 1653, le peu de colons qui ont résisté  aux rudes conditions de vie sont massacrés par les Caraïbes en représailles de viols commis en Dominique par des marins  venus de la Martinique.

1660, l’ile est pacifiée grâce au traité de paix avec les Caraïbes. Français et Anglais les autorisent à s’installer sur la Dominique et Saint-Vincent. 

L’esclavagisme va servir  à alimenter les cultures du tabac, du café, de coton, de  l’indigo, mais la canne à sucre va tout doucement prendre le pas sur toutes ces cultures. 

De 1676 à 1691, Anglais et Hollandais pillent les plantations, détruisent les moulins, la population fuit l’ile. Le Gouverneur de la Martinique interdit le repeuplement  jusqu’en 1696.

De 1759 à 1763, les Anglais occupèrent de nouveau l’île à l’ ancienne sucrerie Murat.

De novembre 1792 jusqu’en 1794, Marie-Galante devient indépendante pour s’affranchir d’une Guadeloupe royaliste.

1794, L’esclavage fut  aboli mais rétabli en 1802  pour enfin être  définitivement aboli en 1848 grâce à l’action conjuguée des abolitionnistes, tel que Victor SCHOELCHER, et des révoltes incessantes des nègres esclaves.

 

 Marie-Galante a  la forme d’une galette de 15kms de diamètre, d’où son surnom de Marie-Galette mais aussi l’ile aux 100 moulins nom hérité de la culture de la canne à sucre.

La canne à sucre est importée aux Antilles par Christophe COLOMB, elle serait originaire de l’Inde. Les premières habitations, exploitations sucrières voient le jour en 1654 par des colons  expulsés du Brésil, avec eux de  petit moulin à bêtes (manège) pour broyer les cannes sont construits. Ces moulins sont remplacés par les moulins à vent et ensuite par les moulins à vapeur. 

A ce jour 72 sont encore visible,  la plupart en ruine, il faut prendre le temps de les chercher dans la campagne, c’est la plus forte concentration de moulins au monde en un lieu, il y en a eu jusqu’à 105 simultanément.

 

L’ile a compté jusqu’à 18 distilleries et 4 usines à sucre, à ce jour il reste une sucrerie, l’usine de Grande Anse et 3 distilleries : Bellevue, Bielle et Poisson. Il n’y a plus de grandes plantations, Habitation ou Domaine comme sur les iles de Guadeloupe ou de Martinique, mais de petites exploitations qui vendent leurs productions auprès des Distilleries ou coopératives. Les variétés de cannes donnent leur gout aux rhums, par ex la canne bleue. Seules demeurent les ruines d’anciennes Habitations telles l’Habitation Murat ou Bellevue. 

La coupe de la canne à sucre commence  début février, à ce moment là on pourra voir les boeufs travaillant dans les champs et transportant la coupe à la Distillerie. Avec la fin de la période sèche, fin juin, c’est aussi la fin de la coupe de canne et le début de la saison cyclonique. Cette coupe de la canne en période sèche est dictée par la concentration de sucre dans le jus contrairement à Grenade où la canne est coupée toute l’année.

Marie-Galante a subi de nombreux risques naturels, séismes en 2004 et 2007,  les éruptions volcaniques de « La Soufrière », mais ceux sont surtout les cyclones tropicaux les plus fréquents : Hugo en 1989, en 1995, 3 cyclones, Iris, Luis et Marilyn  en moins de 3 semaines, 2017, c’est Irma puis Maria.

10.30 heures nous voilà installés à droite du ponton, nous trouvons que le mouillage est plus tranquille que de l’autre côté, moins de bateaux aussi. 4h aurons suffit pour rallier Marie-Galante  distante de 30 km de la Guadeloupe.

Les Patrick’S descendent  à terre pour promener Eddy, Bertrand va se baigner, sable blanc, eaux turquoises, cocotiers, difficile de résister.

Au menu de midi : Jambon de Noël caramélisé à l’ananas, du jambon on en trouve toute l’année, un de ces jours,  je vous donnerai ma recette.

Patrick, lequel ??? a réservé une voiture pour aujourd’hui midi, jusqu’à  demain midi. A 14h nous partons tous les 4 faire un tour de l’ile, direction le Sud.

 

Sur la route de Grand Bourg, » Distillerie Poisson » mais c’est surtout un nom évocateur à tous les amateurs de rhum qui attire notre attention :  « Le père Labat », Nous faisions un anamalgame dans les noms. Remettons tout à plat.

 

 

En 1860, la famille Poisson achète le domaine, transforme en  sucrerie avec un moulin à vent.
En 1916, la famille Rameau, descendante de colons installés sur l’île depuis 1790, rachète le domaine et laisse le nom de Poisson, Edouard Rameau transforme la sucrerie en distillerie, installe une machine à vapeur et un alambic en cuivre. Son rhum  il le nommera  « Le Père Labat », du nom du missionnaire français installé à la fin du XVIIème siècle, personnage célèbre des îles.
En 1976, A la mort d’Edouard Rameau, son petit-fils Ernest Renault, ingénieur dans le pétrole,  se consacre à la gestion de la distillerie  qui est au bord de la faillite, il perfectionne les techniques de distillation. La distillation de ces produits est sensiblement identique avec le même matériel.

En 2007, la distillerie est vendue et vise le marché haut de gamme.

C’est une des 3 distilleries en service sur l’ile.

Un peu plus loin, les ruines d’une ancienne sucrerie l’Habitation Roussel-Trianon, qui a dû être un petit joyau en son temps (sur le plan architecture) .

Un passage express par Grand Bourg, pour continuer vers Capesterre en longeant la mer, on peut apercevoir les « cayes », la barrière de corail, qui hélas laisse passer des sargasses,.

Cap vers la distillerie Bielle, au centre de l’ile.Très vallonnée, la route nationale, départementale serpentent entre les champs de canne à sucre. pour terminer par un chemin de terre qui passe entre les parcelles de canne.

Il est 16 heures, un samedi, la distillerie est fermée

La famille Bielle qui possédait une caféraie a fait évoluer celle-ci en sucrerie, mais la fabrication du sucre devenue obsolète dans les petites « sucrottes »à  la fin du 19° siècle, décide d’évoluer vers  une distillerie de rhum agricole.

La Distillerie Bielle perpétue une vieille tradition de fabrication de rhum agricole au pur jus de canne, elle est aujourd’hui le deuxième fabricant de rhum agricole de l’île (330 000 litres par an).

 

A 5 kms  au Nord de Saint Louis, au bord des falaises,   le site « Gueule de Grand Gouffre ». Ce gouffre s’ouvre sur la mer par une arche, où les vagues viennent se fracasser sur les flancs de la falaise.

 

 

 

 

Installés devant l’ilot du Vieux Fort, nous regardons le coucher de soleil sur Les Saintes, une féerie de couleurs.

 

 

Comparaison de photos, même lieu, même instant mais avec 3 téléphones de marque différente.

Dimanche matin après la baignade matinale et la promenade d’Eddy nous retournons à la Distillerie Bielle et surtout avant de rendre la voiture à midi plein fait.

La coupe de la canne n’ayant pas encore commencée nous ne verrons pas la distillerie en activité contrairement à celle de Grenade. Dans les iles du Sud la récolte de la canne est échelonnée toute l’année.

La fabrication du rhum est faite de façon artisanale, les panneaux nous indiquent les différentes étapes du roulage, broyage de la canne jusqu’à la cuisson et l’affinage du rhum.

Etapes de transformation de la canne en sucre ou vesou

A l’extérieur, les anciennes machines ont été  installées, faisant ainsi un musée à ciel ouvert.

Après cette visite rapide, un passage par la boutique pour la dégustation gratuite et l’achat si ……

Différents rhums : du blanc de 59° et 50°, du Rhum ambré, mais surtout les Rhums Vieux millésimé, et Rhum Le Vieux Millésimé dit « Vieil oublié » à 480€00 la bouteille…..

Sur des étagères une collection de Rhums du Monde, de Guadeloupe, de Guyane et de Martinique.

Bertrand et les Patrick’S repartent ravis de leur dégustation.

On trouve tout à coté des boutiques artisanales.

Voiture rendue à l’heure, repas vite pris , une dernière baignade et hop nous retournons sur Pointe-à-Pitre, mais cette fois nous allons à la Marina, nous avons réservé une place pour 4 jours, Delphine et Charlotte arrivent demain de Montréal. Nous reviendrons jeudi passer une semaine à Marie-Galante pour faire profiter à notre petite-fille de 28 mois les douceurs de la plage de Saint Louis.

2 Responses

  1. Andrée

    Merci, nous aussi nous aimons beaucoup Marie-Galante, nous sommes venus la faire découvrir à des amis.Hélas nous allons la quitter lundi pour descendre vers la Martinique.
    A bientôt sur lespatandre.fr
    Cordialement
    Andrée