Formation ATMSI

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A.T.M.S.I. « Apprentissage aux Techniques Médicales en Situation d’Isolement »

Tout bateau de plaisance inférieur à 24m est soumis aux règles de sécurité de la Division 240.

Celles ci sont différentes selon que l’on navigue à 2Nm des côtes, basique, à 6 Nm côtier, jusqu’à 60Nm semi-hauturier, au delà de 60Nm hauturier. En ce qui nous concerne nous sommes en hauturier, en plus de l’équipement ou matériel d’armement tel qu’il est défini et obligatoire, il y une trousse de secours  « basique améliorée ».

La constitution d’une trousse médicale ou d’une pharmacie de bord doit être constituée en fonction de sa navigation, de sa zone géographique, (maladies susceptibles d’êtres contractées dans une région du monde particulière), et de l’équipage (traitement personnel).

L’importance des premiers soins est essentielle.

La pharmacie doit posséder des produits de base, pour permettre à l’équipage de faire face aux situations les plus courantes. En cas d’assistance médicale à distance (CHU de Toulouse), avoir un panel de médicaments  pour appliquer les indications du médecin.

Pour constituer notre pharmacie nous sommes passés par Médidistance. Notre pharmacie est conforme aux recommandations pour dotation médicale pour un éloignement à 200 Nmiles  mais également par le Centre Consultations Médicales Maritimes –de Toulouse-Purpan.

Nous avons  commandé les 2 sacs médicaux pour avoir à bord l’essentiel du médical nécessaire. Les sacs sont bien organisés, rangés dans des pochettes de couleurs, des fiches nous permettent de vite trouver le médicament dont nous avons besoin.

Afin de bien savoir utiliser à bon escient médicaments et matériels nous avons suivi une formation.

Ceci est informatif, il vous donne  un aperçu succinct des différents thèmes abordés lors de notre formation, les cas pratiques de mises en situation en sont absents. En aucun cas vous devez vous appuyer sur ce document pour vous soigner.

 

La formation – le stage

A.T.M.S.I. « Apprentissage aux Techniques Médicales en Situation d’Isolement » sont dispensées par Vincent Delire Médecin Anesthésiste Réanimateur et Sylvain Infirmier Anesthésiste.

Nous devons être les yeux et les mains du Médecin qui nous aidera à distance.

Le but est de déterminer si :

  • Grave – pas grave,
  • Les gestes à faire sans attendre,
  • Quand appeler pour avoir l’avis médical,
  • Ce qui est possible de faire, et ne pas faire.

 

Objectifs :

  • Assimiler les principes de la médecine d’isolement,
  • Savoir réaliser un bilan vital,
  • Savoir transmettre les informations utiles au médecin à distance,
  • Appliquer les prescriptions médicales et réaliser les gestes techniques nécessaires,
  • Composer et comprendre le contenu de sa pharmacie de bord.

 

Causes de décès en mer : les plus importants sont,

  • 30% d’origine cardiaque (comme sur terre),
  • 30% d’origine circulatoire (accidents de la route attention à la conduite dans certains pays),
  • 6 à 7% dus à la noyade, ne connaissant pas les marées des lieux.

SECOURS AIDE MEDICALE EN MER

En mer une prise en charge médicale est possible, mais suivant l’éloignement des côtes il faudra attendre un certain temps.

Les interventions du CROSS sont réparties de la façon suivante :

Sur 9.790 appels, 2.128 concernent les plaisanciers voiles et 2.915 les plaisanciers moteurs.

3.300 appels demandaient une aide médicale auprès du CCMM dont 10% pour les plaisanciers.

  • 40% pour des traumatismes (entorses 9%, plaies 11%, fractures 11%, brulures 15%)
  • 21% pour des problèmes dermatologiques,
  • 18% pour des problèmes pneumologiques,
  • 22% divers autres problèmes.

Les secours en mer 

Les MRCC (Maritime Rescue Coordination Center) ou les CROSS pour la France décomposent les mers en régions, les SARSearch And Rescue ou Assistance médicale en mer.

Les TMAS Telemedical Advice Services– réseau en voie de constitution au niveau européen et de l’OMI Organisation Maritime Internationale, les communications sont en anglais.

Pour la France le CCMM, Centre de Consultation Médical Maritime, créé au sein du SAMU de la Haute-Garonne par l’Instruction ministérielle du 29 avril 1983 relative à l’organisation opérationnelle de l’aide médicale en mer. Depuis les années 45 – 50, les capitaines de navires français avaient pris l’habitude de solliciter un avis médical auprès des médecins de l’Hôpital Purpan, du fait de la proximité de Saint-Lys Radio. Par Arrêté du 10 mai 1995 il devient centre de consultations et d’assistance télé-médicales maritimes dans le cadre de l’aide médicale en mer pour la France.

En France, le CROSS Cap Gris-Nez gère les appels médicaux lorsque l’on se trouve en dehors des eaux territoriales. Par exemple, si l’on se trouve au Sénégal en cas d’alerte le CROSS Sénégal s’occupera des secours mais on peut également appeler le CROSS Gris-Nez, qui lui en coordination avec le CROSS Sénégal s’occupera de superviser les interventions (plus sécurisant). Si l’on navigue au Cap-Vert donc en zone sénégalaise, ne pas hésiter, c’est même vivement conseillé d’appeler le CROSS Gris-Nez par appel téléphonique Iridium ou système Inmarsat.

 

Procédures VHF

Quand il n’y a pas d’urgence, le mode d’appel sera un « PAN PAN ».

  • Communication avec le CROSS : « Nous avons besoin d’un avis médical ou d’une assistance médicale », le CROSS fera une conférence à 3 avec le CCMM de Toulouse.
  • Le CCMM assure pour la France, 24 heures sur 24, un service gratuit de consultations et d’assistance télémédicale maritime pour tout marin ou autre personne embarquée à bord de tout navire français ou étranger.

Permanence médicale

  • – Aux heures et jours ouvrés (de 8 heures à 18 heures du lundi au vendredi et le samedi matin de 8 heures à 13 heures), un médecin urgentiste spécialisé et formé à la pratique de la télémédecine maritime, assure une permanence dédiée aux consultations télémédicales maritimes.
  • – En dehors de ces horaires (tous les jours de 18 heures à 8 heures, samedi de 13 heures à 18 heures, dimanche et jours fériés de 8 heures à 18 heures), la permanence médicale est assurée par le médecin régulateur du SAMU et par l’un des médecins permanents du CCMM en astreinte.
  • La permanence médicale dans ces tranches horaires est plus particulièrement réservée à la prise en charge des situations d’urgence, vitale, non vitale ou ressentie.
  • Il est également possible de demander une téléconsultation non urgente, le médecin du CCMM peut solliciter l’avis d’un médecin spécialisé.

Tout appel au CCMM fait l’objet d’un dossier médical nominatif permettant le suivi du patient au travers de téléconsultations itératives. Le médecin CCMM prend contact avec le médecin traitant du patient, sous réserve que ses coordonnées soient inscrites sur le fichier ESCULAPE ou transmises du bord en cours de consultation.

A la fin de chaque consultation, le médecin fixe systématiquement un nouveau rendez-vous, en accord avec le responsable des soins, pour un suivi de l’évolution de l’état du patient.

Avant de partir il est vivement conseillé de transmettre au CCMM le questionnaire médical nous concernant (formulaire en ligne).

Qu’est- ce qu’une urgence ?

  • Ne jamais se précipiter avant d’agir,
  • Le bilan vital dure une trentaine de secondes,

3 types d’urgences :

  • Vitale → vie en danger
    • Neurologique
    • Respiratoire
    • Cardiaque
  • Relative → vie pas en danger
    • pouvant évoluer en « vitale » – neurologique – respiratoire – cardiaque
  • Ressentie →mal de dents

Quand appeler ?

Quand il s’agit :

  • Maladie
  • Intoxication
  • Blessé brulé
  • Avant l’administration de médicaments
  • Avant l’aggravation

Le médecin qui est en ligne :

  • Aide à examiner le malade,
  • Aide et conseille sur les soins à donner.

Lors des appels d’urgence, les procédures d’interventions se sont réparties de la façon suivante :

  • Déroutement : 31%
  • Soins à bord : 16 %
  • Evacuation : 31%
  • Examens ??? : 17%
  • Autres : 5%

Mise en protection d’une personne

  • Mettre la personne en protection avant de lui porter les premiers soins, si cela est possible on protègera la tête, le cou et le tronc, mais on privilégie le vital au lésionnel. Pour déplacer une personne on peut la tirer en la tenant par les chevilles.

Le carré sera peut-être difficilement accessible dans un voilier, pensez comment s’organiser, où l’installer la victime ?

  • Si consciente : l’installer comme elle se sent le mieux, mais aussi comme nous on le souhaite l’allonger si on voit qu’elle va faire un malaise,
    • Mauvaise respiration : position demi-assisse,
    • Qui a perdu du sang : les jambes en l’air,
    • Plaie à l’abdomen : jambes en l’air fléchies,
    • Administrer du paracétamol si nécessaire.
  • Si inconsciente : en position P L S Position Latérale de Sécurité,
    • Dégager les voies aériennes, éviter qu’elle avale sa langue, la mettre sur le côté, une jambe repliée, mettre quelque chose sous la tête,
    • Ecouter sa respiration, oui,
    • La placer en PLS

    • La couvrir d’une couverture de survie :
      • Quand je vois le soleil je réchauffe → côté jaune,
      • Quand je vois la lune je refroidie → côté blanc.

La couverture de survie ne doit pas être utilisée en cas d’orage.

    • Pour refroidir :
  • Asperger, vaporiser, déshabiller, la mettre en courant d’air.

Différents cas de problèmes les plus fréquents

  • Etouffement,
  • Coups de chaleur,
  • Insolation,
  • Hémorragies,
  • Brulures,
  • Entorses,

Atelier « hygiène et plaies »

Les infections sont provoquées par la transmission d’un micro-organisme : bactéries staphylocoque, virus, champignons ou parasites (amibes).

La blessure : antiseptique

Les possibilités d’infection sont partout : les mains du soignant : savon + solution hydro alcoolique + gants

Les instruments : usage unique

Conseil : mettre les gants qu’une fois que tout est préparé car à partir de ce moment-là on ne peut plus toucher, ni se gratter, prendre des uni doses en priorité

Lorsqu’on se trouve en présence d’une personne ayant une plaie il convient de faire un bilan circonstanciel rapide et de la mettre en protection.

  • Plaies superficielles 4 techniques différentes de soins 
    • Méthode par stéri-strip 

ou soigner avec des bandelettes de sparadrap microporeux. Cette méthode convient pour des plaies superficielles, la cicatrisation sera rapide et esthétique et indolore puisque pas d’anesthésie.

  • Méthode par agrafe

Lors des travaux pratiques j’ai fait un mix agrafes/fils (c’est un essai !!), Pas beau le résultat, heureusement c’est un pied de cochon, ne vous blessez  à bord de Patandre, je n’ai pas la main pour les réaliser correctement, un manque d’habitude !!!!

 

  • Méthode par colle cutanée

Cette méthode est utilisée dans le cas de blessures de petite taille et peu profondes. La colle est de genre «super-Glue »

 

  • Méthode de suture par fils

Cette technique existe depuis la nuit des temps, le matériel a évolué mais la méthode est toujours d’actualité les fils de suture sont employés couramment dans presque toutes les interventions chirurgicales. Le fil est spécifique en fonction de chaque chirurgie, sachant qu’en ophtalmologie le fil le plus fin est utilisé mais il est aussi le fil le plus fragile.

Il existe 2 types aiguilles : les aiguilles traumatiques qui sont des aiguilles à chas , le fil étant conditionné séparément de l’aiguille et les aiguilles atraumatiques qui sont des aiguilles sans chas une certaine longueur de fil est sertie directement dans la partie creuse. L’utilisation de ce type d’aiguilles évite d’avoir à enfiler le fil sur l’aiguille et d’avoir également 2 épaisseurs de fil à passer. La manipulation des aiguilles se fait à l’aide d’une pince appelée porte-aiguilles.

            Voilà le résultat de ma première suture, pas beau le resultat.

Injection intramusculaire

Comment faire une injection, savoir où piquer sans problème

Faune marine

Lors des baignades ou de plongées, on cotoie une faune aquatique attirante, la plupart des animaux marins sont peu dangereux, mais il convient de faire attention car certains d’entre eux en les frôlant ou en marchant dessus ou en les touchant peuvent causer des plaies venimeuses, d’autres causer des traumatismes, dans tous les cas il faudra mettre la personne en protection contre la noyade car elle peut être victime de malaise et de réaction allergique et traumatique. La plupart des accidents interviennent par imprudence et ignorance aussi il conviendra d’être particulièrement d’éviter la faune suivante :

  • Raie pastenague, la plus dangereuse,
  • Vive, attention aux épines au niveau des nageoires dorsales,
  • Scorpène ou rascasse, est un poisson de roche,
  • Poisson pierre, réputé pour être le plus venimeux du monde,
  • Les oursinsvivent sur les rochers,
  • Méduse, nom donné le long de nos côtes ou physalie,
  • Les coraux, comme pour les méduses, éviter de se baigner à la tombée du jour,
  • Serpent marin, Enhydrina schistosa est le serpent marin le plus agressif, le plus dangereux mais 1 goutte de venin de ce serpent peut tuer 5 hommes de 70 kg.
  • Le poulpeaux anneaux bleus les tentacules deviennent phosphorescentes avant l’attaque,
  • Le cône, petit coquillage en forme conique qu’il convient de ne pas ramasser,
  • LaCiguetera, plus les poissons sont gros, plus ils sont contaminés.

Cas pratiques : Différentes prises en charge de détresse vitale         

  • Etouffement
  • Piqure à la gorge
  • Arête de poisson piquée à la gorge
  • Arrêt cardio-circulatoire
  • Massage cardiaque
  • Utilisation d’un défribrilateur
  • Bilans vital et circonstanciel
    • Problème cardiaque
    • Problème digestif
    • Sur enfant de 12 ans
    • Sur enfant de 4 ans
  • Prise en charge d’un noyé

 

Conclusion

Je n’ai jamais été  l’aise devant la douleur de mes proches,  la vue du sang, les piqures, durant cette formation j’ai su prendre sur moi, ne pas paniquer, me contrôler.

Qu’en sera t-il si je dois me retrouver dans une des situations ? J’aurai au moins mis toutes les chances de mon côté.

L’envie de suivre une telle formation futurs globe-trotters, je ne peux que vous la conseiller en vous souhaitant de ne pas en avoir besoin.

 

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