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La maison du bagnard

Légèrement à gauche du mémorial du « Cap 110 », le long de la promenade Aimé Césaire, se trouve un point minuscule dans une prairie au pied du Morne.

La maison du bagnard avec en arrière plan le Rocher du Diamant
                                     La Maison du bagnard

La maison du bagnard

Au pied du Morne Larcher avec la mer des Caraibes et le Rocher du Diamant en guise de toile de fond, cette petite maison construite dans les années 60.  Cette maison se caractérise par sa petite taille hors-normes et son architecture particulière aux couleurs vives.

Devant cette petite maison, une maison de poupée, avec l’étroitesse des portes, difficile de passer de face mais sur le coté, on ne peut imaginer qu’un homme y ait vécu pendant plusieurs années.

La Maison du bagnard étroitesse des portes
                   La Maison du bagnard

Cette maisonnette a été construite en 1960 par Médard Aribot, un sculpteur autodidacte il était réputé pour avoir du talent.

 Né en 1901 d’une mère martiniquaise et d’un père congolais, Il vivait dans une grotte, à l’Anse Caffard.  Il sculptait  d’après photos, des reproduction de navires, des portraits et le célèbre rocher.

Il a sculpté l’effigie du  Colonel Coppens qui était officier à la retraite et propriétaire de la Distillerie Dizac, Avec ce portrait c’est le début de ses ennuis.

En 1923 il est condamné pour vol.

En 1925 aux élections municipales le Colonel Coppens se présente à la Mairie du Diamant. Devant la fraude organisée pour assurer son élection, les Diamantinois manifestent leur mécontentement. A cette époque les joutes politiques se finissent à coup de gourdin, mais ce 25 mai 1925, au  2ème tour des élections municipales les évènements vont déraper.

 «  La Mairie ressemble à un camp retranché avec du fil barbelé de 2m de haut, une mitrailleuse trône devant l’entrée. Une heure avant la fermeture du bureau de vote la Gendarmerie vient chercher l’urne, sans donner d’explication, un homme s’avance, il est abattu, le massacre commence. La mitrailleuse tirait en arc de cercle sur la place. Le Colonel Coppens, réfugié dans l’église, voulant en sortir il reçoit une balle en plein coeur ».
Liannaj pour le Diamant – Facebook

Le bilan est lourd, douze morts, on appelle ces évènements « la Guerre du Diamant »

En 1929 Médard Aribot est à nouveau condamné à 6 mois de prison et 5 ans d’interdiction de séjourner sur la commune du Diamant.

En 1933 il est arrêté pour vol et condamné pour ces larcins au bagne à Cayenne. L’opinion populaire affirme qu’il paie pour la réalisation de la « photo en bois » portrait du Colonel de Coppens.

En 1945 à la fermeture du bagne, Médard Aribot est libéré.  Il va séjourner quelques temps sur les rives du Saint-Laurent avant de demander son rapatriement en Martinique en 1953.

Il vécu dans cette petite maison de poupée. Il mourut le 17 Octobre 1973 aux Trois-Ilets à l’âge de 72 ans.

Menacée de disparition, la maison du bagnard a fait l’objet de plusieurs projets de sauvegarde. Des travaux de rénovation et de consolidation ont été réalisés en 1996, grâce au concours des Fonds Européens, de la Direction Régionale des Affaires Culturelles – DRAC et de l’Office National des Forêts – ONF.