L’Histoire du Rocher du Diamant

Le Rocher du Diamant et le Morne Larcher
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L' Histoire du Rocher du Diamant

Le Rocher du Diamant, le joyau de Martinique, carte postale typique et paysage idyllique.  

Cet ilot situé à 2 km de la côte au pied du Morne Larcher avec comme voile de fond, l’ile de Sainte Lucie.

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Son origine

La presqu’ile des Trois Ilets, est une éruption volcanique qui a eu lieu entre 8,5 et 6,5 Ma. Puis c’est une série de mono-volcans qui vont s’édifier il y a 1 Ma, dont le Rocher du Diamant en fait partie. Ce pic basaltique correspond à la partie d’un dôme de lave dont l’érosion a dégagé tout doucement la carapace pour faire apparaître ce dôme de dacite et de quartz. En résumé c’est le vestige du conduit d’une ancienne cheminée solidifiée après l’éruption d’un volcan, le dôme de lave.

A certaines heures du jour, le soleil se joue des reflets brillants ce qui évoque le scintillement d’un diamant d’où son nom.

Il culmine à environ 175 mètres de haut pour un diamètre de 300 mètres.

Cet ilot appartient au Conservatoire du Littoral il a été transformé en réserve naturelle et par conséquent il ne se visite pas. Depuis le « Musée Océanographie Bernard David », entre l’Eglise et la Mairie, des caméras ont été installées pour surveiller le rocher, mais aussi pour permettre d’observer en temps réel  la faune et la flore du rocher.

N’hésitez pas visiter également le site du Rocher.

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La légende de l'homme marin

La légende de l’Homme-MarinSur un des panneaux descriptifs sur le site « point de vue » de l’anse Caffard, j’ai pu lire cette légende martiniquaise je partage avec vous, je n’ai fait que recopier le texte pour que cela soit plus lisible.

Je laisse Auguste Joyau vous conter celle-ci : « Le 23 mai de cette même année 1671, un évènement pour le moins étrange, vint frapper l’imagination des habitants du quartier : Deux colons, Cyprien Poyer et Julien Vattermar, accompagnés des esclaves André et Abraham et Pierre, partis pêcher aux alentours du Rocher certifièrent tous, sous serment, avoir vu un monstre « qui avait la figure d’un homme, depuis la tête jusqu’à la ceinture. La partie inférieure, qui apparaissait en deux eaux, se terminait par une queue large et fourchue, comme celle d’une carange ». Cette légende passa à la postérité sous le nom de « l’homme marin » du Rocher. Aux dires du Père Pinchon, il s’agirait d’un phoque de la Jamaïque, espèce pratiquement disparue, dont la tête et la gueule recouvertes de longs poils gris comme une chevelure, pouvaient prêter à confusion. (Auguste Joyau- « Carrefour du Monde Caraïbe »).

Cet animal peut être aussi assimilé au Lamentin ou « vache de mer » ou « vaches marines ».

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De part son emplacement le Rocher du Diamant est un endroit stratégique, il a une vue sur le canal et sur l’ile de Sainte Lucie. 

Avec les  alizés, Il se trouve sur la route qu’empruntaient les navires qui remontaient sur Fort Royal. Le commerce battait son plein entre la Compagnie des Indes Occidentales et le Vieux Continent.

Histoire napoléonienne

Que se passe-t-il aux Antilles en ce début 1800 ?

Pour mieux comprendre les  évènements à venir il faut revenir un peu en arrière, en 1789.

1789 la Révolution Française bat son plein, des troubles éclatent aussi en Martinique, les  garnisons de Port-Royal et de Saint-Pierre rejoignent les  révolutionnaires parmi lesquels on peut trouver des Noirs armés.  Ils s’opposent à l’Assemblée Coloniale la jugeant d’un comportement antirépublicain.

Mais en novembre 1792,  suite aux désordres toujours présents des révolutionnaires et devant les exigences de la Convention Nationale,  (mise en place en septembre 1792 par le nouveau régime), les Assemblées coloniales envoient à Londres, négocier avec les Anglais, pour la Martinique, l’homme fort, Louis-Francois Dubuc, ainsi que les représentants de Saint-Domingue et de Guadeloupe.

Le le Traité de Whitehall est signé.  Ce traité met les   iles sous la protection anglaise, avec comme compensation la récupération de  la fiscalité sur les plantations de canne à sucre et permet aux colons de combattre les  révolutionnaires, l’émancipation des Noirs, une autre condition est de restituer l’ile  lorsqu’un souverain français de la famille de Bourbon sera rétabli sur le trône de France.

Les Anglais font une première tentative  en juin 1793 pour prendre l’ile mais c’est un échec. Ce n ‘est que  le 20 mars 1794 lors d’une nouvelle expédition que les républicains français capitulent. La paix revient en Martinique avec une économie florissante  mais aussi avec la continuation de  l’esclavage.

 En ce début de siècle du 19°sc, l’Europe est à feu et à sang.  D’un côté les Francais avec ses alliés, de l’autre l’Angleterre dont ses alliés signent des traités de paix avec la France. Se trouvant isolée, elle signe finalement un accord le 25 mars 1802 à Amiens. Ce  traité restitue à la France, la Martinique, Sainte-Lucie et Tobago (sans Trinidad).

Les corsaires français basés en Martinique et en Guadeloupe, capturent de précieuses cargaisons mais en même temps ils font diversion envers les navires anglais qui devaient protéger les navires de marchandises. 

En mai 1803, la Paix d’Amiens est rompue, les Anglais s’emparent de Sainte Lucie le 22 Juin, Tobago quelques jours plus tard.puis de des expéditions côtières anglaises, des raids sont repoussées par les   français.

Amiral Samuel Hood
Amiral Samuel Hood

Le Commodore  Samuel Hood a bord de son vaisseau amiral le « HMS Centaur » avait décidé d’imposer un blocus de la Martinique et d’intercepter les provisions destinées à la garnison française. Un débarquement échoue en novembre 1803, des expéditions côtières anglaises, des raids sont repoussées par les  français.

 A bord du « Centaur »  il patrouille au Sud de l’ile et il remarque que le rocher peut être occupé.   

Mais ce samedi 7 janvier 1804,  après un court passage devant Fort Royal, quelques échangent de coups de canon ont lieu avec la batterie française du Cap Salomon,  à 5 heures 30 du matin, le «  Centaur  » ancre devant le Rocher.

Samuel Hood part en reconnaissance, il  conclut que le rocher est parfaitement défendable, avec un seul site d’abordage. Une trentaine de tirailleurs garderaient la colline contre dix mille, « c’est une position navale parfaite ». 

Le lieutenant Maurice débarque par la façade Nord-Ouest, avec quelques hommes pour établir un débarcadère entre le Centaure et le Rocher. La petite crique, atteinte en chaloupe est vite fortifiée, un atelier d’artificiers et des forges sont installés dans une grotte. Avec des echelles et des cordes le sommet est vite atteint afin de créer un espace dégagé pour installer des batteries. 

Dès février les canons sont transférés du vaisseau-amiral sur le rocher. Les canons sont installés à des emplacements stratégiques en fonction de leur calibre et donc de leur portée :

    •           2 Canons de 24 livres sont placés dans une grotte près de la mer,
    •  1 canon de 24 livres à mi-hauteur,
    • 2 canons de 28 livres dan la batterie au sommet,
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Gouverneur Villaret_de_Joyeuse
Gouverneur Villaret_de_Joyeuse

Les français ne réagissent pas à l’installation des anglais. Le gouverneur Villaret de Joyeuse ordonne la construction d’une route en face du rocher et l’implantation d’une batterie. Les anglais en sont informés par la population noire avec qui ils avaient sympathisé. Un détachement à terre s’empare de l’ingénieur et de 3 hommes chargés des travaux. Devant les assauts répétés des anglais, la batterie ne sera pas installée. 

 Le 18 mai 1804, Napoléon se proclame Empereur des français pour être couronné le 2 décembre 1804.

En Juin, le Général Houdetot vient prendre le commandement de la garnison, tandis qu’une tentative pour reprendre le Diamant échoue. En Août, quelques renforts arrivent de Guadeloupe et Villaret se plaint d’un grand déficit dans les effets d’habillement et de l’armement.

En Octobre, la frégate Ville de Milan, outre 200 hommes de renforts qui sont répartis dans les troupes sur place, amène la nouvelle de la proclamation de l’Empire. Le 2 Vendémiaire an 13, fonctionnaires, militaires, marins et Gardes nationaux prêtent serment au nouvel Empereur au cours d’une cérémonie qui se veut grande.

Pendant 17 mois, les Anglais vont fortifier le rocher, les chauves-souris sont délogées des grottes qui vont être transformées en caserne, en dortoirs, magasins, hôpital mais aussi on creuse une citerne pouvant contenir 40000 litres d’eau. Des navires seront chargés d’assurer le ravitaillement de l’ilot.

Les britanniques harcèlent les navires qui passent au large du Rocher.

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Amiral de Villeneuve
miral de Villeneuve

Le 29 mars 1805, Villeneuve appareille de Toulon avec une flotte de 11 vaisseaux de ligne, 6 frégates et 2 bricks. Le navire amiral « Bucentaure » armé de 80 canons déjoue l’amiral Nelson en Méditerranée et passe Gibraltar le 8 avril.

La flotte espagnole qui doit se joindre au convoi n’est pas prête, seul le vaisseau du vice-amiral Federico Gravina se joint au convoi, les autres bâtiments les retrouveront aux Antilles.

Le 14 mai 1805 la flotte française arrive en Martinique, devant le rocher quelques coups de canon sont échangés  elle part stationner dans la baie devant Fort-Royal. Les consignes reçuent  de Napoléon  :  « harceler les colonies britanniques ». Le 16 mai   les britanniques hissent le drapeau français pour leurrer la flotte espagnole lorsque à leur tour elle s’approche du rocher. Mais à son passage  devant le rocher, le drapeau français est descendu  et le drapeau anglais est hissé, les anglais ouvrent le feu à la surprise des vaisseaux espagnols.

Pierre Villeneuve attend une autre flotte commandée par Honoré Ganteaume, mais il ne sait pas que celui-ci ne le rejoindra pas car il n’a pu briser le blocus de Brest. Pendant cette attente le Gouverneur qui ne peut plus voir flotter le drapeau britannique sur le rocher,  insiste pour reprendre le « caillou » aux anglais.

Sur le rocher la citerne d’eau s’est fendue suite à un séisme, aggravé par les secousses des canons, il  ne reste de l’eau que pour deux semaines, pas de ravitaillement possible il y a trop de bateaux français et espagnols dans la baie du Diamant.

 Pierre Villeneuve cède à la pression du Gouverneur,  le 29 mai une partie de la flottille lève l’ancre.   L’opération est placée sous le commandement de Cosmao à bord du vaisseau Pluton. A bord  240 hommes, répartis sur les  vaisseaux, frégates et bricks  prennent la direction du Rocher.  Le 31 mai la météo étant favorable la flotte attaque avec l’aide de 4 canonnières espagnoles. Sur le rocher le lieutenant Maurice qui voit arriver tous ces navires décide de se réfugier aux étages supérieurs mais ne leur facilite pas la tâche, il saborde les échelles qui permettent l’accès à chaque niveau. Échelles que les français avaient oubliées de prendre … ils sont restés 2 jours en bas du rocher cherchant un moyen d’escalader le rocher. Le 2 juin des matelots arrivent à gravir un roc, puis placent une échelle de corde, des grenadiers suivent et trouvent une caverne avec les approvisionnements anglaises en comestibles, eau et munitions. Le lieutenant Maurice voyant la perte du rocher entame des négociations de reddition. Le HMS Diamond Rock surnom donné par les britanniques est libéré.

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Le lieutenant James Maurice est envoyé à Barbade le 6 juin où il fut jugé en cour martiale, mais il fut acquitté de la perte du Rocher.

Les ordres de Napoléon sont arrivés, Pierre Villeneuve a la mission de rassembler ses forces et d’attaquer les territoires britanniques avant de rentrer en Europe. Le 5 juin il quitte Fort-Royal,  le 7 juin il donne la chasse à un convoi de 16 navires marchands britanniques. Quinze sont capturés, chargés de sucre, café, rhum, coton et autres produits. Les prisonniers apprennent aux français que Nelson est à leur poursuite dans les Antilles. Cette nouvelle contrarie Villeneuve et il renonce à attaquer les iles anglaises, son stock de vivres et de munitions était si faible qu’il ne peut que harceler les petites iles. Il renonce à sa mission et le 11 juin et prend la route pour l’Europe. La tranquillité momentanée est revenue en Martinique.

Spot de plongée

Le Rocher du Diamant est tout aussi spectaculaire sous l’eau. Une arche de plus de 5 mètres de hauteur, souvent appelée « faille sous-marine du Diamant », traverse de part en part le rocher.

Il ne s’agit en réalité pas d’une vraie faille, mais d’un méga-bloc posé par 15 m de fond contre le rocher du Diamant, donnant l’impression d’une entaille de 2 à 3 m de large sur environ 5-6 m de haut, et sur une vingtaine de mètres de long, dans laquelle les plongeurs peuvent s’engouffrer pour ressortir de l’autre côté.

Réserve naturelle

L’inoccupation humaine lui permet d’être un sanctuaire pour la couleuvre couresse, reptile endémique de la Martinique mais aussi pour plusieurs espèces d’oiseaux protégés,  également pour la flore. Bien que la végétation soit clairsemée.

 

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Lieux historiques à proximité
La maison du bagnard avec en arrière plan le Rocher du Diamant
La maison du bagnard
Mémorial-Cap 110 - Le Diamant
Mémorial Cap 110
Savane des esclaves -rue case nègre
La savane des esclaves

Source :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_du_rocher_du_Diamant#cite_note-Adkins130-2

https://fr.wikipedia.org/wiki/Louis-François_Dubuc#:~:text=Louis-François%20Dubuc%20naît%20le%2022%20mai%201759%20à,à%20Gibraltar%2C%20à%20Cadix%20et%20démissionne%20en%201783.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Traité_de_Whitehall#:~:text=Le%20traité%20de%20Whitehall%2C%20signé%20le%2019%20février,sur%20les%20plantations%20françaises%20de%20canne%20à%20sucre.