La culture de la banane

Classé dans : Blog, Martinique, Spécialités Antillaises | 2
Fleur de bananier
Bananeraie Belfort
Bananeraie Belfort-étape 1
Baneraie Belfort-étape 2_ La coupe
Habitation Belfort - la Lézarde
Bananeraie Belfort - Usine
Bananeraie Belfort - La préparation des bananes avant expédition
Bananeraie Belfort009
Bananeraie Belfort9881
Bananeraie Belfort-Passage entre 2 rangs
Bananeraie Belfort011
Bananeraie-Belfort-14
BananeraieBelfort-
Bananeraie-Belfort-7
Banareraie Belfort- coupe du regime2
Bananeraie Belfort9618
Bananeraie Belfort032
Bananeraie Belfort9816
Bananeraie-Belfort-16
Bananeraie-Belfort-18
Bananeraie-Belfort-6
previous arrowprevious arrow
next arrownext arrow

Nous avons voulu comprendre le cheminement entre le bananier et l’arrivée de la banane sur notre table, pour cela nous avons été visiter lHabitation Belfort, (en cliquant sur le lien vous saurez tout de la visite).

C’est en petit train que la visite commence : la culture, l’exploitation de la banane et l’habitation avec la dégustation bien sur.

Généralités sur la culture de la banane

Le mot banane est dérivé du portugais et originaire de Guinée (Afrique). 

Son nom était « Figueira Banana » (figuier portant banane) elle est d’ailleurs appelée « figue » à la Réunion et aux Antilles. 

Son origine lointaine semble être l’Inde ou la Papouasie-Nouvelle Guinée où elle existe à l’état sauvage.

C’est sûrement un des fruits les plus célèbre au monde ayant un grand apport nutritif de par la qualité d’éléments énergétiques bien qu’il ait une forte proportion d’eau. 

Le bananier est un rhizome (gros bulbe) dont une « branche feuillue » sort de terre, un rejet, les feuilles s’enroule les unes sur les autres pour former un tronc, c’est plutôt à assimiler à une plante herbacée. La tige des feuilles forme un faux-tronc.

Lorsqu’il y a 20 à 30 feuilles un bourgeon floral apparait. C’est à partir de ce bourgeon que va se constituer le régime de banane.

C’est une plante hermaphrodite qui se suffit à elle-même pour croitre.

La taille peut atteindre 9 m, mais la taille moyenne en exploitation est de 2 m.

Le « régime de banane » est constitué d’une fleur mâle en bout de tige (la popote) et d’une multitude de fleurs femelles, qui deviendront le fruit.

Il peut y avoir 200 fruits sur une tige, ceux-ci sont implantés en rangées doubles transversales.

Un plant de bananier est exploité pendant environ 5 ans. Au bout d’un an environ une fleur se forme supportant le régime. Celui-ci met 4 mois à grossir avant récolte.

A la récolte, le régime est coupé et le « tronc » est sectionné à la base des feuilles (environ à mi-hauteur). Le tout reste au sol pour éviter ou limiter l’apparition de mauvaises herbes et ainsi en pourrissant cela enrichir le sol. Le reste du tronc permet un transfert de sève au nouveau rejet par gravitation.

Il y a 3 types de bananes, représentant plus de soixante variétés de bananiers, toutes tropicales :

  • Dessert, jaune rouge ou rose, grande et petite naines, banane figue pomme, Lacatan, Manzano, Mysore. « La Cavendish » entre autres qui est attaquée par la maladie de Panama et risque de disparaitre des étals comme la variété « Gros Michel » qui fut la première à être commercialisée et qui attaquée par un champignon a disparu vers 1960. 
  • A cuire, dont « la plantain » représente le plus gros volume et est une des bases de la cuisine tropicale de par son apport nutritionnel dans des zones agricoles pauvres, et
  • A bière, spécialité des grands lacs africains, utilisé aussi pour faire aussi du vin de banane.
3 Sortes de bananes
3 Sortes de bananes

La bananeraie Belfort (information Belfort).

La variété cultivée est « la Cavendish ».

Le bananier a besoin de 6 millimètres d’eau par jour au minimum. Si la pluie n’est pas au rendez-vous les pieds sont irrigués jusqu’à concurrence. S’il pleut plus c’est tout bénéficie et il ne s’en portera que mieux.

L’ eau qui sert à irriguer est puisée dans la rivière « Lézarde », elle serpente dans la plantation, c’est la plus longue de Martinique (36,6 km). De réservoirs stockent l’eau en complémentant ceux-ci au fur et à mesure de l’utilisations en évitant un sur-prélèvement. Ce prélèvement correspond aux critères et autorisations des services de l’agriculture moyennant taxes de pompage, évidemment.

L’insecte ravageur du bananier est le charançon noir. Celui-ci creuse des galeries dans le bulbe et le tronc ce qui fragilise la structure de la plante. 

Des pièges (poys) sont placés à terre contenant un appelant et de l’eau savonneuse. L’insecte attiré se noie dans celle-ci. Si le nombre de charançons est supérieur à 15 lors des relevages, il est placé d’autres pièges entre les rangs. 

C’est une alternative naturelle en remplacement de la molécule du « Chlordécone » produit hautement toxique qui a pollué une bonne partie de la Martinique et de la Guadeloupe tant pour les terres que les eaux du rivage, par ruissellement. Ce produit a été utilisé de 1972 à 1993, il a été retiré de la vente en 1976 aux Etats-Unis et dans la foulée dans toutes les régions productrices des Antilles, sauf les iles françaises.

La France interdit le Chlordécone en 1990 mais par le jeu des stocks à écouler il continua à être utilisé jusqu’en 1993. Suite aux procès intentés par les populations locales, il semble que l’on se dirige vers un non-lieu général avec une campagne de dépistage des personnels agricoles. Ces controles ont été mis en place, aux Etats-Unis, dans le mois qui a suivi le retrait, soit 40 ans de retard pour la France. Ce pesticide est associé à différents problèmes de santé chez l’être humain (stérilité masculine, perturbations gravicimes du cycle féminin). Bien qu’interdit les populations locales restent exposées à sa présence tant dans le sol que par l’ingestion de crustacés. La pêche de la langouste entre autres est interdite sur certains secteurs.

La disposition des rangs de bananiers, par 2 espacés par un grand espace qui s’avère être un chemin, permet le passage de tracteurs pour la récolte et d’un gyrobroyeur pour limiter l’invasion des herbes parasites et optimiser les opérations par la mécanisation. Il permet aussi les opérations de base de la culture la castration, le comptage, le marquage et le haubanage.

Entre les rangs des tuyaux et arroseurs sont posés ainsi que les pièges à charançons. Le désherbage est le plus naturel possible, pas ou peu de produits chimiques. Désherbage manuel ou par étouffement. Apport de terre de compost pour régénérer les sols et enfouir les herbes non utiles.

Des portions de terrain sont réservées à la croissance des jeunes pousses. Il faut 9 à 12 mois pour qu’un pied devienne productif (apparition d’une fleur). La croissance d’un régime dure environ 4 mois. Un pied produit 5 ans avant d’être arraché. 

Sur la hampe portant le régime de bananes, différentes opérations vont se faire.

La castration

La castration est effectuée, quand on juge que la hampe porte suffisamment de mains, la fleur, l’organe mâle appelée aussi « la popote », est sectionnée ainsi que les mains surnuméraires environ 3 à 4 rangs, fleurs femelles ou banane terminées par une fleur appelée pistil, pour garantir le grossissement du reste du régime. Le régime perd en nombre de bananes mais gagne en poids et en qualité. Cette dernière opération est aussi appelée comptage, avoir un certain nombre de mains (bloc de 5 ou 6 bananes) donnant un développement harmonieux. La dernière main n’a pour but que d’attirer la sève pour une irrigation harmonieuse de la hampe.

Le marquage

Le marquage est une opération qui recouvre 2 actions. La protection du régime par un film plastique souvent bleu appelé gaine, ample pour le protéger contre les insectes, la poussière et aussi afin que les oiseaux ne viennent pas y faire leur nid dans le creux de la main. Pour information le régime de banane pousse les mains vers le ciel. Le marquage du film par un ruban de couleur donnant l’identification du régime pour le suivre  jusqu’à la récolte. Cette couleur change chaque semaine.

Le haubannage

Et la toute dernière le haubanage. La tête de la hampe est attachée et une ficelle est tendu sur un autre pied à l’opposé pour le redresser afin que le poids du régime ne fasse pas pencher celui-ci en évitant qu’il touche terre ou qu’il casse le tronc. Comme le tronc est un regroupement de tiges de feuilles la ficelle perce celui-ci. Le bananier est quand même fragile et sensible au vent. Avec un vent de plus de 120 Km/h le vent casse les ficelles et les plants de bananiers.

Durant le murissement des pulvérisations d’un mélange de banole (huile de paraffine) et d’ail sont effectuées pour éloigner les insectes, 6 maxi pour un régime.

Quand le régime est à maturité, bien qu’encore vert, il est ramassé. 

La récolte

Pour le ramassage des régimes de bananes 2 personnes suffisent. Le coupeur et l’épaulier, le coupeur, coupe la hampe et le tronc à mi-hauteur à la machette et l’épaulier porte le régime dans un berceau sur son épaule. Il récupère la ficelle et le ruban afin de pouvoir les réutiliser ou les recycler.

Attention : la sève s’écoulant des « mains » est très collante et tâche.

Les « mains » sont prêtes à être mise en conditionnement avant expédition vers les centres de distribution.

Si on laisse un régime murir sur le tronc celui-ci devient légèrement «phosphorescent» et attire les insectes nocturnes.

Si vous êtes à court de pommes de terre vous pouvez utiliser ces bananes vertes en remplacement en les coupant en 3 ou 4 selon leur grosseur ou utiliser des bananes type « plantain ».

Evidemment nous avons terminé la visite par la dégustation. Liqueur, chips (ou pétale), séchée et confiture. Le tout sans restriction mais, honnêtement, c’est délicieux mais un peu bourratif.

Cet article a servi de base pour l’ article de Habitation Belfort« paru sur le site « Lespatandre » en aout 2021, reflet de nos voyages et de nos coups de cœur.

Articles qui pourraient vous intéresser sur la culture du chocolat

2 Responses

  1. couet

    Nous sommes sensibles à vos commentaires et essayons d’être sans parti pris dans les faits ou les présentations.

  2. Caillet

    Merci pour cette publication. Pour ma part je découvre la culture de la banane avec une conscience écologique, cela me rassure pour les personnes qui ont subies les mauvaises orientations pour intensifier les récoltes.. j’espère que ces personnes se retabliront de ce scandale sanitaire. Grand merci . Béatrice

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *