













La culture de la banane
La banane, fruit universel, que tout le monde connait, a consommé, aussi nous avons voulu comprendre le cheminement de la culture à son arrivée sur notre table. Pour cela rien de mieux que d’aller visiter sur place l’Habitation Belfort. (en cliquant sur le lien vous saurez sur la visite.
C’est en petit train que la visite commence : la culture, l’exploitation et puis l’Habitation avec la dégustation de la banane et ses produits dérivés, bien sûr on vous dit tout, on vous montre tout, il ne manque que l’olfactif.

Généralités sur la culture de la banane
Le mot banane est dérivé du portugais et originaire de Guinée (Afrique).
Son nom était « Figueira Banana » (figuier portant banane) elle est d’ailleurs appelée « figue » à la Réunion et aux Antilles.
Son origine lointaine semble être l’Inde ou la Papouasie-Nouvelle Guinée où elle existe à l’état sauvage.
Elle arrive dans les Antilles, à Saint Domingue, République Domicaine vers 1515. Pour s’épanouir il lui faut un climat chaud et humide.
C’est le 1er fruit le plus consommé au monde, le 2ème en France après la pomme. Elle a un grand apport nutritif, riche en sucre, en potassium avec une forte proportion d’eau, très digeste en raison d’une faible teneur en graisse, c’est un élément énergique de qualité.

Le bananier est un rhizome (gros bulbe) dont une « branche feuillue » sort de terre. Un rejet, les feuilles s’enroulent les unes sur les autres pour former un tronc, c’est plutôt à assimiler à une plante herbacée et non à un arbuste. La tige des feuilles forme un faux-tronc.
Lorsqu’il y a 20 à 30 feuilles un bourgeon floral apparait. C’est à partir de ce bourgeon que va se constituer le régime de banane.
C’est une plante hermaphrodite, qui se suffit à elle-même pour croitre.
La taille peut atteindre 9 m, mais la taille moyenne en exploitation est de 2 m.
Le « régime de banane » est constitué d’une fleur mâle en bout de tige (la popote) et d’une multitude de fleurs femelles, qui deviendront le fruit.
Il peut y avoir 200 fruits sur une tige, soit à maturité à peu près 30 kg, ceux-ci sont implantés en rangées doubles transversales.


Un plant de bananier est exploité pendant environ 5 ans. Au bout d’un an environ une fleur se forme supportant le régime. Celui-ci met 4 mois à grossir avant récolte.
A la récolte, le régime est coupé et le « tronc » est sectionné à la base des feuilles (environ à mi-hauteur). Le tout reste au sol pour éviter ou limiter l’apparition de mauvaises herbes et ainsi en pourrissant cela enrichir le sol. Le reste du tronc permet un transfert de sève au nouveau rejet par gravitation.

Il y a environ 1200 variétés de bananes dans le monde, mais dans les Antilles seulement 3 types qui représentent plus d’une soixante variétés de bananes, toutes tropicales :
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- Dessert, jaune rouge ou rose, grande et petite naines, banane figue, pomme, Lacatan, Manzano, Mysore. « La Cavendish » entre autres est attaquée par la maladie de Panama et risque de disparaitre des étals. La variété « Gros Michel » a éré la première à être commercialisée, attaquée par un champignon elle a disparu vers 1960.
- A cuire, « la plantain », représente le plus gros volume, elle est une des bases de la cuisine tropicale de par son apport nutritionnel dans des zones agricoles pauvres.
- A bière, spécialité des grands lacs africains, utilisée aussi pour faire du vin de bananes.

La bananeraie Belfort (information Belfort)
La variété cultivée à la plantation est « la Cavendish ».
Le bananier a besoin de 6 millimètres d’eau par jour au minimum. Si la pluie n’est pas au rendez-vous les pieds sont irrigués jusqu’à concurrence. S’il pleut plus c’est tout bénéficie et il ne s’en portera que mieux.
L’ eau qui sert à irriguer est puisée dans la rivière « Lézarde », elle serpente dans la plantation, c’est la plus longue de Martinique (36,6 km). Des réservoirs stockent l’eau en complémentant ceux-ci au fur et à mesure de l’utilisation en évitant un sur-prélèvement. Ce prélèvement correspond aux critères et autorisations des services de l’agriculture moyennant des taxes de pompage, évidemment.

Des pièges (poys) sont placés à terre contenant un appelant et de l’eau savonneuse. L’insecte attiré se noie dans cel-ci. Lors des relevages si le nombre de charançons est supérieur à 15, d’autres pieges sont rajoutés. Cette méthode toute à fait naturelle est venue en remplacement du traitement chimique, le chlordécone.
Le chlordécone
Jusqu’aux années 1990 le charançon était traité par un traitement chimique, le chlordécone, produit hautement toxique. Il a pollué une bonne partie de la Martinique et de la Guadeloupe tant pour les terres que les eaux du rivage, par ruissellement. Ce produit a été utilisé de 1972 à 1993. Les Etats-Unis l’ont retiré de la vente en 1976, dans la foulée les régions productrices des Antilles ont suivi, sauf les iles françaises.
Ce n’est qu’en 1990, que la France interdira à son tour le chlordécone, mais par le jeu des stocks à écouler, il va continuer à être utilisé jusqu’en 1993.
Suite aux différents procès intentés par les populations locales, il semble que l’on se dirige vers un non-lieu général avec une campagne de dépistage des personnels agricoles. Ces contrôles ont été mis en place, aux Etats-Unis, dans le mois qui a suivi le retrait, soit 40 ans de retard pour la France. Ce pesticide est associé à différents problèmes de santé chez l’être humain notamment de cancer, mais aussi d stérilité masculine, perturbations gravissimes du cycle féminin. Bien qu’interdit, les populations locales restent exposées à sa présence tant dans le sol pour plusieurs dizaines d’années, mais aussi pour les produits de la mer infectés par les eaux d’écoulement. La pêche de la langouste entre autres est interdite sur certains secteurs

Les rangs des bananiers sont disposés par 2, un grand espace entre eux s’avère être un chemin. Celui-ci permet le passage de tracteurs pour la récolte et d’un gyrobroyeur pour limiter l’invasion des herbes parasites et ainsi optimiser les opérations par la mécanisation. Il permet également les opérations de base de la culture : la castration, le comptage, le marquage et le haubanage.

Entre les rangs, des tuyaux et arroseurs sont posés ainsi que les pièges à charançons. Le désherbage est le plus naturel possible, pas ou peu de produits chimiques. Désherbage manuel ou par étouffement. Apport de terre de compost pour régénérer les sols et enfouir les herbes non utiles.

La castration
La castration est effectuée, quand on juge que la hampe porte suffisamment de mains, la fleur, l’organe mâle appelée aussi « la popote », est sectionnée ainsi que les mains surnuméraires environ 3 à 4 rangs, fleurs femelles ou bananes terminées par une fleur appelée pistil, pour garantir le grossissement du reste du régime. Le régime perd en nombre de bananes mais gagne en poids et en qualité. Cette dernière opération est aussi appelée comptage, avoir un certain nombre de mains (bloc de 5 ou 6 bananes) donnant un développement harmonieux. La dernière main n’a pour but que d’attirer la sève pour une irrigation harmonieuse de la hampe.

Le marquage
Le marquage est une opération qui recouvre 2 actions.
- La protection du régime par un film plastique souvent bleu appelé gaine. Il doit être ample pour le protéger contre les insectes, de la poussière et aussi des oiseaux qui ne viennent pas faire leur nid dans le creux de la main. Pour information le régime de banane pousse les mains vers le ciel.
- Le marquage du film par un ruban de couleur donnant l’identification du régime afin de le suivre jusqu’à la récolte. Cette couleur change chaque semaine.
Le haubannage
La toute dernière opération est le haubanage. La tête de la hampe est attachée, une ficelle est tendue sur un autre pied à l’opposé. Cela permettra de le redresser, afin que le poids du régime ne fasse pas pencher celui-ci et lui évitant qu’il ne touche terre ou qu’il ne casse le tronc. Comme le tronc est un regroupement de tiges de feuilles la ficelle perce celui-ci. Le bananier est quand même fragile et sensible au vent. Avec un vent de plus de 120 Km/h , les ficelles se cassent emportant les plants de bananiers.

Durant le mûrissement, des pulvérisations d’un mélange de banole (huile de paraffine) et d’ail sont effectuées pour éloigner les insectes, 6 maxi pour un régime.
Quand le régime est à maturité, bien qu’encore vert, il est ramassé.
La récolte
Pour le ramassage des régimes de bananes 2 personnes suffisent, le coupeur et l’épaulier. Le coupeur coupe la hampe et le tronc à mi-hauteur à la machette et l’épaulier porte le régime dans un berceau sur son épaule. Il récupère la ficelle et le ruban afin de pouvoir les réutiliser ou les recycler.


Le conditionnement
Une fois coupé le régime est amené dans la station de conditionnement qui se trouve sur la propriété. Le régime est découpé en « main » composée d’un certain nombre de « doigts » (bananes). Elles sont triées, calibrées, puis mise à tremper dans un bain pendant 2mn. Ce bain de trempage est un traitement lié à la conservation du fruit pendant son transport maritime.
Attention : la sève s’écoulant des « mains » est très collante et tâche.
Les mains sont acheminées vers le plateau de mise en conditionnement, avant une expédition vers les centres de distribution.
La banane est un fruit climactérique comme la tomate, pomme, poire abricot et bien d’autres, c’est à dire qu’il peut mûrir après la coupe contrairement à ceux non climactériques comme la fraise, la pastèque, les agrumes, etc … qui doivent rester attachés à la plante mère.
Le transport maritime qui se fait à une température de 12°, la banane sera juste endormie pendant environ les 13 jours. La maturation reprendra lorsque la banane sera transférée dans les mûrisseries pendant 4 à 6 jours.
Utilisation de la banane

Nous connaissons tous la banane « dessert », jaune généralement mais n’hésitez pas à goûter la rose. On la trouve en grande surface mais en petite quantité. Depuis que nous l’avons découverte en Dominique, sur le bord de la route, nous l’adorons. Plus petite que la jaune, plus charnue sa peau très épaisse est plus grenat que rose. Sa chair est plus sucrée avec un léger parfum, un goût de « je n’ai pas trouvé » très agréable, j’en achète régulièrement mais …toujours rien !
La banane dessert mais verte, non mûrie, la faire boullir, la peau s’enlevera facilement, et vous pourrez la cuisiner comme la pomme de terre en purée, sautée et autres préparations.
Pour conserver vos bananes ne les stockez pas avec des agrumes, ces derniers actives le mûrissement des fruits. Vous pouvez aussi les emballer dans du papier alu ou journal.


Nous connaissons tous la banane « dessert », jaune généralement mais n’hésitez pas à goûter la rose. On la trouve en grande surface mais en petite quantité. Depuis que nous l’avons découverte en Dominique, sur le bord de la route, nous l’adorons. Plus petite que la jaune, plus charnue sa peau très épaisse est plus grenat que rose. Sa chair est plus sucrée avec un léger parfum, un goût de « je n’ai pas trouvé » très agréable, j’en achète régulièrement mais …toujours rien trouvé!
couet
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Caillet
Merci pour cette publication. Pour ma part je découvre la culture de la banane avec une conscience écologique, cela me rassure pour les personnes qui ont subies les mauvaises orientations pour intensifier les récoltes.. j’espère que ces personnes se retabliront de ce scandale sanitaire. Grand merci . Béatrice